Instant Q : parlons Q justement

Cette fois-ci, j’ai décidé que le jeu de mots allait se justifier. Je vais vous parler cul, Q donc, mais aussi culture. Le thème du jour : littérature érotique.

J’ai eu une longue phase de lectures érotiques. Ça a commencé quand « 50 shades of Grey » a fait du bruit. J’avais déjà lu quelques textes excellents auparavant, écrits par des amateurs notamment mais de façon plus sporadique. Mais là, j’avais décidé de faire un peu plus le tour du sujet.

Impression indélébile

Je pense que la littérature en général est faite pour véhiculer des émotions. Et pour ma part, le texte est plus puissant pour ça que l’image. Dans le même temps, il est plus difficile d’atteindre mon imagination avec un texte. En somme, pour que je retienne un livre, surtout vu la quantité de livres que je lis en général (et en même temps), il faut qu’il « imprime » mon imagination. Mais du coup, cette impression est quasi-indélébile (« Si c’était au prix de la guerre qu’il fallût acheter le mot volupté, je m’en passerais. »)

Petite sélection

Voici, quelque temps après ces lectures intensives dans le métro, (ce qui donne des scènes incroyables notamment la lecture assise à côté d’un témoin de Jéhovah), mes conclusions sur une petite sélection :

– La trilogie « 50 shades of Grey » : Je crois que tout le monde en a déjà parlé. Mais si vous aviez manqué ça ou si une opinion supplémentaire vous parait intéressante à lire, c’est loin de valoir le succès que ça a eu. L’histoire est très moralisatrice vis-à-vis des gens ayant pour pratique le SM et la trame n’est pas très originale voire puritaine (elle tombe amoureuse en 3 jours et l’épouse au bout de 3 mois). D’ailleurs, les scènes de sexe deviennent répétitives assez rapidement et au dire des spécialistes sont assez peu crédibles. Ce livre a une vrai faiblesse d’écriture. Le personnage féminin se laisse totalement porter par les événements. Elle n’a aucune volonté propre. Elle s’engage dans une relation malsaine (du fait de la manipulation émotionnelle pas à cause de la pratique évoquée encore une fois) et complètement déséquilibrée.

– La trilogie « Crossfire » : Improbable best-seller. C’est une histoire improbable, des prénoms improbables (vous voyez fantasmer sur un type appelé Gidéon, oh oui fais moi l’amour Gidéon !? J’ai même essayé avec l’accent américain mais ça améliore rien). A vrai dire, il m’a fallu relire le premier chapitre pour m’en souvenir. J’arrivais plus à voir de quoi ça parlait. C’est vous dire si c’est un bon bouquin. J’ai totalement oublié son contenu, alors que je l’ai lu il y a quoi ? Un an ? Scandale ! Ce livre est plus qu’oubliable, il est évitable. A tout point de vue.

– « Beautiful bastard » : Pour moi, ce livre est un véritable ascenseur émotionnel. J’ai adoré le début. Pour une fois, le rôle central et actif est donné à la femme ce qui est quand même bien pour s’identifier. En plus, elle a un poste élevé dans son entreprise et elle ne se laisse pas faire ni mentalement ni physiquement. Il y a un côté lutte d’égal à égal et d’interdit intéressant. Et puis au fur et à mesure, ça s’écroule jusqu’au dénouement dans l’épilogue fatal. On part d’une femme forte et indépendante (ce qui se traduit par assistante dans une grande boite, pas PDG faudrait pas exagérer !), on arrive à une nunuche princesse glamour. Grrrr !!

– L’amant de Lady Chatterley : Celui là c’est le classique, quasiment le premier du genre. Moins une histoire érotique qu’une histoire sur l’amour et sur la découverte de l’amour vrai et de l’amour physique. C’est philosophique et tellement beau par moment, sans perdre la dimension sexuelle de la connexion entre les personnages.

Sniff Sniff Ouin Ouin

On peut dire qu’en général, la literrature érotique contemporaine et grand tirage manque cruellement de personnages femminin qui ont les crocs. Je trouve ça remarquablement dommage d’écrire de la littérature érotique pour les femmes en leur proposant seulement le modèle de la jeune femme de moins de 30 ans qui découvre à peine le sexe, qui est timide ou au moins gênée, et qui sera, toujours, soumise en toute situations intime.

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Allez, ne désespère pas lectrice, un jour un bon livre de Q sortira. Sinon il faudra l’écrire 😉 !

4 réflexions sur “Instant Q : parlons Q justement

  1. Chouette article ! Ça me donne des idées pour écrire 🙂
    C’est pas un réflexe pour moi d’écrire du point de vue d’une femme forte, mais ça doit être très intéressant. Merci !
    As tu regardé mes quelques textes ? (http://amariealice.wordpress.com/2012/06/10/simple-evocation/ par exemple)
    Je ne prétends pas jouer dans la cour des grands, mais ton expertise m’intéresse 😉
    Bonne journée, au plaisir de me reperdre sur ce beau blog !

    • Que c’est gentil à toi mais justement je ne crois pas être experte. J’ai lu le texte que tu m’a suggérais et ça ne parle pas trop parce que ce ne sont pas mes pratiques. Mais quelqu’un d’autre pourra se sentir concernée puisque ta démarche à l’air sincère 🙂

      • J’aurais aimé que ça donne un peu envie de découvrir mon monde aux non-initiés… Mais tant que ça ne te fais pas fuir en courant, c’est déjà ça 😉 Merci !

      • C’est en effet bien que ce soit avec sincérité. Ca laisse une porte ouverte à la découverte sans tomber dans des clichés de bas étage ou donner une impression fausse.

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